LE CIMETIERE ACTUEL
- Le cimetière actuel est parfaitement organisé avec ses allées rectilignes, parallèles, enherbées ou goudronnées, ses tombes, ses monuments numérotés répertoriés sur un plan général.
- Au centre se trouve la croix monumentale datée de 1838 placée sur un haut piédestal cantonné de quatre obus en fonte. Elle a été transformée en monument commémoratif des guerres en 1919.
- Des plaques en marbre blanc avec la liste des victimes et une pensée du poète bessenois Pierre Aguettant en recouvrent la base.
- Une acquisition de terrain mitoyen faite il y a une vingtaine d'années a permis une extension souhaitée et un accès plus facile aux véhicules actuels. N'étant plus tout jeune, quand nous nous promenons dans les allées du cimetière, que de souvenirs se pressent à nos esprits. Ces souvenirs s'étalent sur plusieurs générations et chaque tombe, chaque monument rappelle un visage, jeune, moins jeune, vieux, plus vieux, bien connu, moins connu, même inconnu, des parents, des amis, des voisins, des personnes que vous avez aimés, fréquentés, avec qui vous avez joué, travaillé,oeuvré, ri et même pleuré et souffert. On s'aperçoit qu'une grande page de la vie est tournée et qu'il est bien vrai que la mort fait partie de la vie.
- Des bessenois d'un temps reculé disaient "quand je serai chez Jean BERGE, je n'aurai plus besoin de rien ".
- Eh bien si, je crois que ces visages qui ont disparu, ces yeux qui se sont clos, ces sourires aimés ont encore besoin de nous, de nos visites, de nos pensées, de nos prières, de notre souvenir et nous aussi en avons un immense besoin.
NOS ANCIENS CIMETIERES
AUTOUR DE L'ANCIENNE EGLISE
- Imaginez, nous sommes en 1650. BESSENAY possède une toute petite église, grande à peu près comme l'actuelle chapelle de RIPAN. Le cimetière entoure l'église et même certaines tombes sont adossées à ses murs. On enterre sur le parvis, à la porte et à l'intérieur de l'église. La mort fait l'objet d'une cérémonie publique orchestrée par le mourant. Tout le monde y assiste : enfants, voisins, gens de la rue.... C'est dans l'église qu'on inhume, ou dans le cimetière à côté.
- Le cimetière est à peine délimité et ouvert à tous les vents. On choisit l'emplacement de sa sépulture suivant ses moyens. Les gens de haut rang qui participent à la vie spirituelle et matérielle de la paroisse se réservent leur place dans l'église où ils possèdent déjà souvent bancs, chapelles ... Le choix est dicté aussi par la foi, profonde, et des familles tiennent à se faire ensevelir dans l'église paroissiale.
- "Ce n'est pas assez d'avoir durant toute sa vie sa place à l'église. On aime Dieu aussi en la choisissant pour le lieu de sa sépulture. Beaucoup se disent : "bientôt, demain peut-être, mon corps reposera sous cette dalle où je prie en ce moment". Cette pensée est propre à entretenir l'esprit religieux, à favoriser le recueillement et la piété.
- Chaque dalle recouvre là les restes précieux d'un aïeul, d'un ami. Grâce à ce touchant usage, la séparation dernière des parents, des amis est moins pénible. On les retrouve les absents à l'église, sous la dalle funèbre. On se console de leur absence en allant chaque dimanche s'entretenir avec eux et prier pour eux."
Le dix-septième siècle - dit du Roi Soleil - fut néfaste, malgré sa réputation, à notre église qui peu à peu tomba en ruines et fut interdite jusqu'à sa réfection en 1700.
Après la restauration du clocher et de nombreuses pérégrinations, la restauration et l'agrandissement de la nef - qui fut rallongée au passage de quelques mètres - furent décidés.
Cet agrandissement diminua le cimetière, déjà trop exigu.
Il fut alors décidé d'abandonner ce lieu et d'inhumer au lieu dit le " champ des pestiférés" qui devint le "cimetière neuf ". Ce terrain situé d'après les écrits à 400 pas de l'église (la rue de la mairie n'existait pas) était le lieu où avaient été enterrées, lors des épouvantables épidémies de peste ou de choléra, des familles entières qui disparaissaient.
Ce grand terrain ne fut pas entièrement utilisé par le cimetière et la partie inoccupée et embroussaillée fut offerte à quelques agriculteurs pour y planter des noyers destinés à fournir l'huile nécessaire à l'entretien de la lampe ardente devant le Saint Sacrement et pendant 130 ans ce lieu reçut les dépouilles de nos aïeux.Ceci se passait en 1807.
En 1809, le projet de clôture du cimetière est envisagée, suite à un état des lieux indiquant qu'une maladie épidémique en 1808 et en 1809 a causée une forte mortalité avec en plus un manque de place.
Le ministre de l'Intérieur répond à monsieur d'Herbouville, Préfet du Rhône, que la somme projetée (817 francs) soit affectée à la construction de la chapelle de l'église dont la construction est arrêtée.( AD 69 OP 111).
Puis vers la fin des années 1830 de nouveau devenu trop petit et par mesure d'hygiène, il fut décidé de trouver un nouvel emplacement.
La commune acheta au lieu-dit "chez Jean BERGE " un terrain au sieur CLAIRCY, pour la somme de 1500 francs. Ce terrain devint le cimetière que nous connaissons de nos jours.
CADASTRE 1827 CI DESSOUS EMPLACEMENT D'un CIMETIERE ("Place neuve")
Après avoir été débarrassé des pierres tombales, des monuments, des ossements regroupés en fosse commune au nouveau lieu, cet ancien champ au repos fut converti en place publique dite « Place Neuve » arborée par des marronniers à l'ombre desquels les boulistes bessenois, pendant des décades, ont disputé d'inoubliables parties et passé de bons moments !
De nos jours, bien que diminuée, on peut encore y faire une partie et remarquer l'emplacement bien ordonné qui abrite et met en valeur l'ancienne croix de ce lieu de repos.
De nos jours, bien que diminuée, on peut encore y faire une partie et remarquer l'emplacement bien ordonné qui abrite et met en valeur l'ancienne croix de ce lieu de repos.