LES BESSENOIS DANS LES CAMPAGNES REVOLUTIONNAIRES ET NAPOLEONIENNES
1) Les guerres de la Révolution commencent en 1792 et durent sans interruption jusqu'au traité d'Amiens de 1802. Ce sont avant tout des guerres étrangères, contre plusieurs pays européens coalisés, parmi lesquels l'Autriche, la Prusse, la Russie et surtout le Royaume-Uni.
2)Les autres guerres de la Révolution sont des guerres étrangères. Ce sont d'abord des guerres de défense contre l'invasion étrangère, notamment avec « la Patrie en danger » des soldats de l'An II.Les soldats de la Révolution ne sont pas des mercenaires. Il n'y pas de régiments privés, d'officiers nobles, d'arrangements entre adversaires ou de « guerre en dentelles ». Les armées de la Révolution sont d'abord des armées de citoyens-soldats, souvent fanatisés, qui se battent pour la Patrie, pour la Nation (à Valmy, les colonnes françaises s'élancent à l'assaut au cri de « Vive la Nation ! »). Les chefs, parfois d'anciens officiers du roi, sont aussi des hommes sortis du rang, comme Moreau ou Hoche.
Après la levée de 300 000 hommes décrétée par la Convention en février 1793, puis la levée en masse d'août, où tous les hommes de 25 à 30 ans sont mobilisés, la République compte plus de 800 000 soldats répartis en quinze armées : un chiffre sans équivalent en Europe. L'armée de la Révolution, qui charge à la baïonnette en colonnes profondes, est aussi l'armée du pays le plus peuplé d'Europe. En 1798, la loi Jourdan institue le service militaire obligatoire de 5 ans (en temps de paix), afin d'avoir en permanence « un million d'hommes » sous les drapeaux !
3) Puis viennent les guerres de conquête, destinées à libérer les peuples du joug des monarques européens : la France annexe la Belgique, la Rhénanie, la Savoie, puis fonde des « Républiques-sœurs » en Italie, en Suisse, en Hollande. Avec les campagnes de Bonaparte en Italie, notamment en 1796-1797, les guerres sont aussi destinées à remplir les caisses de l'État.
4) Les guerres de l'Empire
Les autres pays européens n'admettent pas la dynastie napoléonienne et n'acceptent ni l'impérialisme français, ni sa domination sur l'Europe. C'est pourquoi les guerres n'ont pratiquement pas cessé pendant toute la période napoléonienne. Mais l'empereur est resté longtemps victorieux grâce à son génie militaire et à l'outil remarquable qu'a été la Grande Armée. Des armées de la Révolution, Napoléon conserve la conscription de masse. Il modernise l'armée, développe l'usage de l'artillerie (Bonaparte est un artilleur de formation). À partir de 1804, il met au point sa Grande Armée, divisée en corps indépendants, capables de manœuvrer séparément les uns des autres, puis de se concentrer pour écraser l'adversaire. Sa mobilité stratégique lui assure un atout décisif sur des adversaires dépassés. Les troupes de Napoléon lui vouent un culte inconditionnel : il est « le Petit Caporal », proche de ses hommes, capable de battre n'importe quelle armée, n'importe où, n'importe quand. La fidélité à l'empereur remplace le fanatisme républicain. La Grande Armée est le meilleur instrument militaire de l'époque. Il faudra attendre la retraite de Russie en 1814 et Waterloo en 1815 pour que ses adversaires, appliquant enfin des méthodes apprises de Napoléon lui-même, mettent un terme à l'épopée napoléonienne, mais pas à la légende.
2)Les autres guerres de la Révolution sont des guerres étrangères. Ce sont d'abord des guerres de défense contre l'invasion étrangère, notamment avec « la Patrie en danger » des soldats de l'An II.Les soldats de la Révolution ne sont pas des mercenaires. Il n'y pas de régiments privés, d'officiers nobles, d'arrangements entre adversaires ou de « guerre en dentelles ». Les armées de la Révolution sont d'abord des armées de citoyens-soldats, souvent fanatisés, qui se battent pour la Patrie, pour la Nation (à Valmy, les colonnes françaises s'élancent à l'assaut au cri de « Vive la Nation ! »). Les chefs, parfois d'anciens officiers du roi, sont aussi des hommes sortis du rang, comme Moreau ou Hoche.
Après la levée de 300 000 hommes décrétée par la Convention en février 1793, puis la levée en masse d'août, où tous les hommes de 25 à 30 ans sont mobilisés, la République compte plus de 800 000 soldats répartis en quinze armées : un chiffre sans équivalent en Europe. L'armée de la Révolution, qui charge à la baïonnette en colonnes profondes, est aussi l'armée du pays le plus peuplé d'Europe. En 1798, la loi Jourdan institue le service militaire obligatoire de 5 ans (en temps de paix), afin d'avoir en permanence « un million d'hommes » sous les drapeaux !
3) Puis viennent les guerres de conquête, destinées à libérer les peuples du joug des monarques européens : la France annexe la Belgique, la Rhénanie, la Savoie, puis fonde des « Républiques-sœurs » en Italie, en Suisse, en Hollande. Avec les campagnes de Bonaparte en Italie, notamment en 1796-1797, les guerres sont aussi destinées à remplir les caisses de l'État.
4) Les guerres de l'Empire
Les autres pays européens n'admettent pas la dynastie napoléonienne et n'acceptent ni l'impérialisme français, ni sa domination sur l'Europe. C'est pourquoi les guerres n'ont pratiquement pas cessé pendant toute la période napoléonienne. Mais l'empereur est resté longtemps victorieux grâce à son génie militaire et à l'outil remarquable qu'a été la Grande Armée. Des armées de la Révolution, Napoléon conserve la conscription de masse. Il modernise l'armée, développe l'usage de l'artillerie (Bonaparte est un artilleur de formation). À partir de 1804, il met au point sa Grande Armée, divisée en corps indépendants, capables de manœuvrer séparément les uns des autres, puis de se concentrer pour écraser l'adversaire. Sa mobilité stratégique lui assure un atout décisif sur des adversaires dépassés. Les troupes de Napoléon lui vouent un culte inconditionnel : il est « le Petit Caporal », proche de ses hommes, capable de battre n'importe quelle armée, n'importe où, n'importe quand. La fidélité à l'empereur remplace le fanatisme républicain. La Grande Armée est le meilleur instrument militaire de l'époque. Il faudra attendre la retraite de Russie en 1814 et Waterloo en 1815 pour que ses adversaires, appliquant enfin des méthodes apprises de Napoléon lui-même, mettent un terme à l'épopée napoléonienne, mais pas à la légende.
LES MEDAILLES DE STE-HELENE |
Le 15 avril 1821, dans son exil de Sainte-Hélène, Napoléon dicte son testament, qui comporte trois parties. La troisième, que l'on doit comprendre comme un acte de reconnaissance à l'égard de ceux qui, de 1792 à 1815, avaient combattu pour la gloire et l'indépendance de la France. Dans ce but, il lègue la moitié de son patrimoine privé, qu'il estime alors à 200 millions de francs.
Seulement voilà, le traité de Fontainebleau, du 11 avril 1814, a décidé que les biens que l'empereur possédait encore, au moment de son abdication, doivent revenir à la Couronne, et, le 5 août 1818, ces biens sont confisqués au bénéfice du trésor Royal.
Alors, ce don de Napoléon à ses soldats, un vœu pieux ?
Pas tout à fait. Arrivé sur le trône impérial, le neveu de Napoléon, Napoléon III décide d'honorer la parole de son oncle. Le 12 août 1857, un décret signé à Saint-Cloud, institue la médaille de Sainte-Hélène."J'ai voulu " a précisé l'empereur, "qu'une médaille vienne rappeler à tous ceux qui avaient servi dans nos armées, la dernière pensée de leur chef."
Seulement voilà, le traité de Fontainebleau, du 11 avril 1814, a décidé que les biens que l'empereur possédait encore, au moment de son abdication, doivent revenir à la Couronne, et, le 5 août 1818, ces biens sont confisqués au bénéfice du trésor Royal.
Alors, ce don de Napoléon à ses soldats, un vœu pieux ?
Pas tout à fait. Arrivé sur le trône impérial, le neveu de Napoléon, Napoléon III décide d'honorer la parole de son oncle. Le 12 août 1857, un décret signé à Saint-Cloud, institue la médaille de Sainte-Hélène."J'ai voulu " a précisé l'empereur, "qu'une médaille vienne rappeler à tous ceux qui avaient servi dans nos armées, la dernière pensée de leur chef."
LES CONSCRITS
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Il existait jusqu'à l'aube de la Révolution une forme de service militaire : la milice, composée de célibataires recrutés par tirage au sort. D'origine médiévale, cette force d'appoint au service des seigneurs et des souverains avait été renforcée par une disposition de Louvois, secrétaire d'État de la Guerre de Louis XIV, en 1688.
Les miliciens devaient pendant six ans se tenir à la disposition du roi pour défendre leur territoire en cas d'invasion. Ce système était assez peu contraignant mais très impopulaire à cause des abus qu'en faisaient les agents du roi et de son caractère inégalitaire : seuls étaient astreints à servir les paysans et manouvriers pauvres.
Très impopulaire en France comme ailleurs, la milice est réprouvée dans son principe par les cahiers de doléances de 1789 . Mais le 11 juillet 1792, effrayée par la menace d'invasion étrangère, l'Assemblée législative proclame la «Patrie en danger» et lance un vibrant appel aux volontaires, avec un résultat très relatif. Aux côtés des vétérans de l'ancienne armée royale, les nouveaux engagés remportent la victoire de Valmy.
Toutefois, ils ne suffisent pas à apporter la paix...
Comme le pays est désormais menacé par une première coalition européenne et que les bonnes volontés s'épuisent, la Convention nationale recourt le 24 février 1793 à la «levée en masse» de 300.000 hommes, recrutés parmi les célibataires et veufs de 18 à 45 ans par les départements de la manière qui leur convient (tirage au sort, désignation...).
Avec la chute de Robespierre et l'avènement du Directoire, la Révolution prend un tour conservateur. Les anciens conventionnels se montrent par-dessus tout soucieux de jouir de leurs richesses fraîchement acquises. Pour sortir la France de ses difficultés économiques, ils ne trouvent rien de mieux que de s'engager dans des guerres de conquêtes.
C'est alors que le Directoire, par la loi Jourdan, oblige tous les jeunes gens entre 20 et 25 ans à s'inscrire sur les registres communaux pour faire face à la menace d'une deuxième coalition européenne. Cette «conscription» a pour objet de faciliter une levée en masse. Les citoyens sont appelés sous les drapeaux sur ordre ou par tirage au sort, avec possibilité pour les plus fortunés de se trouver un remplaçant.
Les conscrits se disposent à un service de cinq ans. Ils sont répartis en 5 classes et chaque année sont appelées une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. La loi Jourdan suscite encore plus de réticences que la levée en masse de 93. Il y a beaucoup de réfractaires et le Directoire a le plus grand mal à recruter les effectifs souhaités.
Après la paix d'Amiens, en 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte se garde d'abroger la loi Jourdan et quand reprend la guerre, il prend l'habitude d'y recourir pour compléter les effectifs de la Grande Armée. C'est seulement à la chute de l'Empire, avec le retour à la stabilité et à la paixn que la loi Jourdan est abolie par le roi Louis XVIII, au grand soulagement de l'opinion.
Les miliciens devaient pendant six ans se tenir à la disposition du roi pour défendre leur territoire en cas d'invasion. Ce système était assez peu contraignant mais très impopulaire à cause des abus qu'en faisaient les agents du roi et de son caractère inégalitaire : seuls étaient astreints à servir les paysans et manouvriers pauvres.
Très impopulaire en France comme ailleurs, la milice est réprouvée dans son principe par les cahiers de doléances de 1789 . Mais le 11 juillet 1792, effrayée par la menace d'invasion étrangère, l'Assemblée législative proclame la «Patrie en danger» et lance un vibrant appel aux volontaires, avec un résultat très relatif. Aux côtés des vétérans de l'ancienne armée royale, les nouveaux engagés remportent la victoire de Valmy.
Toutefois, ils ne suffisent pas à apporter la paix...
Comme le pays est désormais menacé par une première coalition européenne et que les bonnes volontés s'épuisent, la Convention nationale recourt le 24 février 1793 à la «levée en masse» de 300.000 hommes, recrutés parmi les célibataires et veufs de 18 à 45 ans par les départements de la manière qui leur convient (tirage au sort, désignation...).
Avec la chute de Robespierre et l'avènement du Directoire, la Révolution prend un tour conservateur. Les anciens conventionnels se montrent par-dessus tout soucieux de jouir de leurs richesses fraîchement acquises. Pour sortir la France de ses difficultés économiques, ils ne trouvent rien de mieux que de s'engager dans des guerres de conquêtes.
C'est alors que le Directoire, par la loi Jourdan, oblige tous les jeunes gens entre 20 et 25 ans à s'inscrire sur les registres communaux pour faire face à la menace d'une deuxième coalition européenne. Cette «conscription» a pour objet de faciliter une levée en masse. Les citoyens sont appelés sous les drapeaux sur ordre ou par tirage au sort, avec possibilité pour les plus fortunés de se trouver un remplaçant.
Les conscrits se disposent à un service de cinq ans. Ils sont répartis en 5 classes et chaque année sont appelées une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. La loi Jourdan suscite encore plus de réticences que la levée en masse de 93. Il y a beaucoup de réfractaires et le Directoire a le plus grand mal à recruter les effectifs souhaités.
Après la paix d'Amiens, en 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte se garde d'abroger la loi Jourdan et quand reprend la guerre, il prend l'habitude d'y recourir pour compléter les effectifs de la Grande Armée. C'est seulement à la chute de l'Empire, avec le retour à la stabilité et à la paixn que la loi Jourdan est abolie par le roi Louis XVIII, au grand soulagement de l'opinion.