historique
Avec l’assentiment du conseil municipal, mais sans participation financière de celui-ci, l’abbé Chavalard, avec zèle et une immense volonté de réussir, se lance objectivement dans la construction du nouvel édifice.
Une première souscription volontaire lancée en 1853 permit de recueillir une somme de 21 000 francs. Une deuxième, ouverte en janvier 1857 à laquelle participèrent plus de trois cents souscripteurs, permit d’assurer la suite des événements. Il est remarquable de constater que toutes les familles bessenoises furent représentées et certaines par deux et même trois générations ! Monsieur Claude Dorier sera l’entrepreneur de cet énorme chantier qui débute en 1855. A cette époque, il n’y a pas de motorisation ni d’électricité ; tout est fait à bras d’homme. Les transports et les charrois sont faits avec bœufs et chevaux ; les terrassements à la pioche, la pelle, la brouette ; les échafaudages, les étais, les échelles sont en bois ; les cordes, les cabestans, les chèvres servent à élever les blocs et les fardeaux. Avant la pose de la première pierre, que de travail déjà pour démolir les maisons gênantes, en récupérer la pierre qui est un matériau de valeur, niveler le terrain, évacuer la terre, faire les fondations. Rendons-nous compte que la rue de la Mairie et la route de la Brévenne que nous connaissons aujourd’hui n’existaient pas. Pour monter de la Brévenne au village, il fallait suivre l’ancien tracé dit de la « vieille route »,(rue de la Brévenne) raide depuis le bas jusqu’au bourg, pour amener à pied d’œuvre les pierres taillées de Saint-Germain ou de Bully avec de modestes attelages à chevaux ! Sous l’impulsion de l’architecte en chef et responsable du chantier, Monsieur Bresson, fidèle collaborateur de Monsieur Bossan qui, plus tard, construisit Notre-Dame-de-Fourvière et bien d’autres églises dans la région, les travaux débutèrent. Le 17 juin 1855, la première pierre de l’église de Bessenay est posée par Monsieur Beaujelin grand vicaire. Ce premier chantier durera jusqu’en 1858 qui verra à Noël la première messe dite en la nouvelle église par l’abbé Chavalard. Si nous faisons le point de la construction à ce moment-là, c’est-à-dire trois ans et demi depuis le début, le vaisseau de l’église est construit avec ses murs en pierre de taille dorée de Saint-Germain, égayés par des cordons de pierre blanche de Bully, ses immenses fenêtres qu’il faut fermer avec du verre en attendant de le remplacer par des vitraux. Les piliers supportant les voûtes avec tous les arcs en pierre de taille impressionnants par leur taille et leur audace ferment le haut de l’édifice. Le bâtiment est couvert et abrité par un toit d’ardoises. L’abbé Chavalard quitta la cure de Bessenay en 1859 pour celle de Saint-Genis-Laval où une tâche importante l’attendait. Il fut remplacé à la cure par l’abbé Jean-Marie Blanc, vicaire de Saint-Nizier, et fut installé le 24 mai 1859. C’est sous son administration que le clocher, la sacristie ont été bâtis et que l’église a reçu ses décorations et son mobilier. Terminé en 1869, l’année de la consécration de l’église, il a été lui-même consacré par Son Eminence le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon. Il est devenu autel privilégié en vertu d’un rescrit de Rome daté de 1867, conservé dans les archives de la fabrique. |